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Paradis Noir (2019)

Compagnie Frappe-Tête Théâtre

Durée : 1 heure

Cie Frappe-Tête Théâtre, Paradis Noir ©Rivo Ralison



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Note d'intention de l'auteur :

Bientôt quarante ans, je suis à l'heure du bilan. J'ai appris que j'appartenais à la génération X.

Mais pourquoi X ? Sommes-nous donc de parfaits inconnus comme le stipule le terme « naître sous X » ?

Aujourd'hui, nous sommes artistes, professeurs, cadres, directeurs de théâtre, chefs d'entreprise, chômeurs, artisans, médecins, présidents de la République… Nous sommes aussi parents, célibataires, en couple, homosexuels, hétérosexuels, bisexuels… Nous sommes individualistes, protectionnistes, en contradiction permanente, consuméristes, ultra connectés, un brin cynique, fêtards, légèrement désabusés…

Mais nous sommes là, nous sommes la société active !

Nous avons eu cette chance de grandir dans les années 80, une bulle faîtes d'aisance matérielle, de confort, de liberté intellectuelle.

Nous avons été les premiers nourris à la télévision, au monde de l'image récréative, aux univers colorés des dessins animés, des jouets.

Nous avons été éduqué dans un sentiment d'égalité homme/femme.

Bref, une enfance de rêve.

Mais très vite est arrivé la chute du Mur et les codes de l'ancien monde ont explosé. De nouveaux problèmes ont émergé.

Ainsi, sans que nous nous en rendions compte, nous avons été élevé dans la peur insidieuse que nous a transmise la génération de nos parents. Peur du chômage se traduisant par une compétition acharnée dans le système éducatif. Peur du sexe puisque nous sommes la génération capote grandissant avec le Sidaction, l'émergence d'Act Up…

De cette peur est né un sentiment contradictoire, presque contestataire. Puisque le monde semblait aussi antipathique, nous allions en jouir.

Nous sommes sortis jeunes, nous avons traîné dans les bars, nous nous sommes enivrés, nous avons testé la drogue, nous avons dansé, nous avons découvert le sexe comme plaisir et non comme consommation… Nous avons pris pour nous les codes des années 70 tout en sachant que ceux-ci avaient déjà échoué. Nous avons voulu les réinventer mais en étant fortement conscient de leur inefficacité. Dès lors, l'avenir ne nous intéressait plus, seul comptait le présent.

Nous nous sommes construits avec des cultures qui ont été longtemps décriés (jeux vidéos, musique électronique…). Cultures qui sont devenus indispensables dans le monde actuel. On nous traite même d'Adulescents. Devrions nous en être indignés ? Je ne pense pas, l'adolescence a été pour nous un refuge bricolé de moments où nous vivions intensément, pleinement. Nous ne sommes pas nostalgiques, nous voulons juste que le rêve perdure.

Adolescents dans les années 90, la rue a été pour toute une jeunesse synonyme de liberté, d'émancipation, d'école de la vie.

Rue qui représentait le fantasme d'une vie d'adulte autre que celle de nos parents.

Les vitrines déjà présentes en grand nombre nous semblaient des miroirs déformants.

Il y avait d'autres choses sous la surface, toute une culture underground qui émergeait dans les vestiges d'une ancienne gloire industrielle : Squats artistiques, naissance des raves party…

Les squares, les toits, les places, les usines désaffectées, tout espace devenait publique. Nous nous approprions ces espaces comme lieu de rendez-vous, lieu de rencontre, lieu d'expression… Chaque endroit devenait une salle de spectacle dont nous étions acteurs et spectateurs.

Actuellement, nous le savons, l'espace publique est de plus en plus mis à mal ( privatisation, interdiction de se rassembler, recul des manifestations, soirées privées, etc.). La difficulté de jouer dans cette espace se fait de plus en plus sentir.

Nous avons été ébranlés par une vague d'attentat qui semblait vouloir faire taire cet état de fête.

Et pourtant, une nouvelle génération se lève, remettant en cause les nouvelles règles.

L'idée de ce projet est de réinterroger le public sur sa propre définition de l'espace publique, de mêler la parole de ces adulescents face à la société actuelle pour que notre rêve continue, pour qu'il se transmette.

Pour cela, j'ai écrit des textes courts, de la poésie du quotidien.

Tels des fragments de mémoire, ils pourront prendre écho dans les souvenirs de chacun.

Très vite l'idée d'amener de la musique et des chansons s'est fait sentir afin de dédramatiser le sujet.

Ces textes ne sont pas des vérités, ils ne doivent pas être pris comme donneur de leçons.

Il s'agit d'un regard amusé sur le monde et sur nous même.

Ces textes pourront s'adresser à un ensemble de personnes mais aussi s'adresser à une personne toute particulière afin que cette parole ne soit que pour elle, la mettant ainsi en situation de bulle privilégiée. Ils auront pour cadre l'espace de rue, les parcs, les usines désaffectées.

L'expression de rue s'est toujours fortement exprimée à travers les arts graphiques, il est également important que la parole reprenne sa place dans ces espaces.

Ces textes nécessitent de l'organicité, du cri, du chuchotement, de l'engagement, de la musicalité afin de faire ressentir la palette d'émotions qui nous tiraille ces derniers temps.


Guillaume Hermange


L'équipe

Auteur/e : Guillaume HERMANGE (Texte publié aux éditions Christophe CHOMANT)
Concepteur/trice : Guillaume Hermange
Mise en scène : Guillaume HERMANGE
Distribution : Élodie Foubert, Guillaume Hermange et Pauline Madeline

Contacts

Pour afficher les coordonnées de l'équipe artistique Compagnie Frappe-Tête Théâtre : cliquez ici

Production

Co-production et partenariat :  Musique Expérience Ducey

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