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Lulu (2017)

L'Héliotrope

Durée : 3h20
Date et lieu de création : 8 novembre 2017 auCDN Normandie Rouen

Photo Christophe Raynad de Lage
Photo Christophe Raynad de Lage
Photo Christophe Raynad de Lage

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Je lisais, il y a quelque temps, un article dans le journal Le Monde sur l'arrivée en France d'un site web américain qui propose que des étudiantes « sugar babies » qui ont des difficultés financières, rencontrent de riches hommes « sugar dadies » qui seraient prêts à les entretenir.

Ce site rend visible et de manière un peu brutale quelque chose qui a toujours existé. Mais ce qui était à peine avouable, il y a quelque temps, apparaît aujourd'hui comme un service quasi normal, comme la livraison de sushi ou la VOD.

Ce marché, ce « deal » comme pourrait le qualifier Koltès, pose l'argent et le sexe comme deux faces d'un pouvoir. Bien qu'ici, il s'agisse d'une prostitution à peine déguisée, il n'en reste pas moins que les faveurs sexuelles ont été, tout au long de notre histoire, une monnaie d'échange efficace. A ceci près que le sexe a souvent été le pouvoir du pauvre.

La question qui se pose alors est comment envisageons-nous l'autre ? Que représente-t-il ?

L'argent et le sexe posent toujours la question de l'altérité. Dans les deux cas, c'est l'expression d'un désir de possession. Ils sont l'un et l'autre les moyens d'exercer un pouvoir. L'autre devient un objet de désir, et dans les cas extrêmes, il n'est plus que l'objet du désir. Tout devient alors objet, même le corps de l'autre. L'autre disparaît dans le fantasme du désirant. Il n'est plus que projection : projection de sexualité ou projection d'ascension sociale, par exemple. A cet instant, nos êtres s'évanouissent dans une rêverie qui peut vite tourner au cauchemar quand le réel refait surface.

Ce qui réfrène ces désirs, c'est finalement le cadre que propose une société. Ou comment nous nous inscrivons dans une sociabilisation de nos  pulsions. Et une des sociabilisations possibles, c'est le partage qui va à l'encontre d'un désir de possession unilatéral. Le partage oblige à considérer l'être qui est en face de nous.

Mais depuis la naissance du capitalisme en passant par la révolution industrielle du XIXème siècle, jusqu'à l'émergence de l'ultra libéralisme prôné par l'école de Chicago, nous n'avons cessé de voir grandir une « objétisation » du monde. Chaque chose se monnaie : que cela soit les matières ou les personnes.

C'est ce que Wedekind saisit dans Lulu : l'histoire d'une jeune fille des rues qui devient une prostituée de luxe et qui selon le désir de ses amants, change de nom. C'est l'être parfait du fantasme : un objet de projection pour chacun.

En contre-partie, Lulu se glisse dans les rouages de la haute société, s'adaptant à chaque situation.  Elle monnaie ainsi son accession au cercle de la bourgeoisie.

En contre point, nous voyons Schön, son protecteur, patron de presse et politique, agir sans aucun complexe pour favoriser ses intérêts.

Wedekind décrit dans cette œuvre ce processus, ce rapport entre la chair, l'argent et le pouvoir. Et dans la première version de son texte, il nommait cette histoire du monde, « tragédie monstre » : quelque chose entre le sublime et l'effroi.


L'équipe

Auteur/e : Wedekind
Mise en scène : Paul Desveaux
Chorégraphe : Cécile Loyer
Distribution :
Antoine Berry-Roger, Serge Biavan, Ninon Brétécher, Fabrice Cals,  Anne Cressent,  Daniel Delabesse,  Andréas Goupil,  Thomas Harel,  Jonas Leclère,  Alain Payen, Baptiste Roussillon
Michaël Felberbaum, guitare
David Grébil, batterie/percussions
Vincent Lafont, synthé/claviers
Assistanat à la mise en scène : Amaya Lainez
Création des pantins : Einat Landais
Régie générale et plateau : Pierre-Yves Leborgne
Régie son : Johan Allanic
Régie lumière : François Maillot
Habilleuse : Emmanuelle Thiebault
Maquilleuse : Judith Scotto
Stagiaire du Conservatoire à Rayonnement Régional de Rouen : Inès Chouquet
Décors / scénographie : Paul Desveaux
Construction du décor : Atelier Artom
Costumes : Alexia Crisp-Jones
Assistante costumes : Irène Bernaud
Stagiaires costumes : Louise Virecoulon et Marion Vanessche
Création lumières : Laurent Schneegans
Composition musicale : Vincent Artaud

Contacts

Pour afficher les coordonnées de l'équipe artistique L'Héliotrope : cliquez ici

Production

Production principale :  Compagnie de la Vallée / L’Héliotrope
Co-production et partenariat : 
Centre Dramatique National de Normandie-Rouen, Le Tangram — Scène nationale Evreux-Louviers, Théâtre de l’Union — Centre Dramatique National du Limousin, Le Volcan — Scène nationale du Havre
Avec le soutien de l’Adami et de la Spedidam
Avec la participation artistique du Studio D’Asnières-ESCA

La compagnie de la Vallée/ L’Héliotrope est une compagnie conventionnée par la DRAC et la Région Normandie, et Paul Desveaux est associé au Tangram, Scène Nationale Evreux-Louviers

Remerciements : L’Académie Fratellini, la compagnie Louis Brouillard, le Conservatoire à Rayonnement Régional de Rouen, Simon Falguière, Philippe Naulot, Christophe Raynaud de Lage, Julien Humeau

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