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Le projet Octopus (2015)

Le Ballon Vert



Octopus s’est construit autour d’une auteure, Marguerite Duras. Je n’ai pas choisi l’une de ses nombreuses œuvres théâtrales, je me suis attachée à son travail radiophonique. En 1962, au travers d’entretiens radiophoniques, elle récolte la parole d’ouvriers, de femmes, d’hommes et d’enfants. Ceux sont les enfants qui ont le plus retenu mon attention. Ils ont alors entre 6 et 8 ans.

M.D les interroge sur le temps, sur la lune, sur l’énergie atomique, sur la poésie, sur ce qu’ils pensent que sera la vie quand ils auront 20 ans. D’une série de questions, elle met en place une conversation. Elle leur laisse prendre la parole. Elle les amène à nommer ce qu’ils perçoivent du monde et laisse ainsi s’inscrire la trace d’une époque sur la bande.

LE PROCESSUS

J’ai, tout d’abord, relevé chacune des questions issues de l’entretien que M.D avait mis en place, et puis je suis allée les poser à mon tour. Tendre l’oreille pour entendre ce que les gens avaient à dire d’eux-mêmes et sur le monde.

Je suis parti de cet échange assez singulier, sur écoute, face à face avec un autre, à guetter la plus petite information, le bruit de souffle ou la voix dissonante qui tente de dissimuler quelque chose…. Je mène une enquête dont ils sont les seuls sujets pour tenter de saisir une vision d’ensemble, comme une image invisible entre eux et moi.  Ces témoignages nourrissent ensuite une dramaturgie fictionnelle, au sein de laquelle l’ensemble des artistes liés au projet viennent se mêler, comme pour mieux dire ce qui n’est pas nommé.

Ce n’est pas un documentaire, je tente d’ailleurs, de transposer les situations et les récits pour ne pas se limiter au réel. J’ai réuni une bande de faussaires. C’est ce territoire de fiction, qui nous amène au théâtre, c’est cet espace que j’ai choisi pour rendre public cette parole intime. La réalité des faits ne m’intéresse pas plus que la mythologie que les gens se font de leur propre existence, bien au contraire.

L’auteur et moi-même, sommes partis, donc,  d’une accumulations d’informations dîtes « vraies », d'un réel qui semble immuable, une rue, une place,  des femmes et des hommes, des anecdotes, des tragédies quotidiennes… pour ensuite doucement basculer dans un espace et un récit plus onirique, comme un songe éveillé au coeur de la ville. 

L'HISTOIRE

Plus un organisme est complexe, plus il est libre…

On imagine une génération pivot, ce serait nous. Les narrateurs, 30 ans né-e-s dans les années 80, la génération Y. Le fil de nos walkmans traçant la lettre Y sur nos poitrines, comme si nous étions tatoués par nos modes de vie. Nous avons grandi entre la chute du mur de Berlin et l'écroulement des Twin-Towers, en écoutant "Smells like teens" de Nirvana au walkman, comme pour faire passer la pilule. Nous avons grandi dans une faille, déchirés entre l'idéologie d'un monde meilleur et la désillusion de la crise. Une faille dans laquelle on trouve tout, le pire comme le meilleur.

Octopus c’est une trilogie racontant les destins de 9 personnages joués par 3 comédiens de la fin des années 80 jusqu’au début des années 2020. Nous faisons de leurs aspirations les plus intimes des étendards idéologiques jetés sur la place publique. Nous faisons de leurs préoccupations les plus personnelles, des objets à la plus grande portée politique. Comment aimer ? Comment désirer ? Comment travailler ? Comment gagner sa vie ? Comment transmettre ? Comment apprendre ? Comment comprendre ? Comment rêver ? Comment espérer ?   

Le premier opus, Le cri du poulpe, raconte la difficulté que l’on peut avoir à percevoir, entendre la douleur de l’autre. 

"Le poulpe émet un son, comme un ultime cri lorsqu'il est en situation de danger. Ce cri est inaudible pour l'homme." Il est comme un cri silencieux, le dernier témoin d'une douleur assourdissante qu’on ne veut pas entendre. 

J’ai découvert en travaillant sur l’un des entretiens de cet opus qu’il n’existait pas de mot dans la langue française pour nommer le deuil qui touche un parent lorsqu'il perd un enfant.t. On ne devient ni veuf, ni orphelin, on est en deuil et celui-ci n'a pas de mot. Ce fut le point de départ d’Octopus 0.1.

Pour le second opus, la naissance des pieuvres, nous nous sommes intéressés aux enjeux de la transmission. Transmettre son savoir, ses idéologies, son amour de la vie, ses craintes, ses angoisses ou encore la vie...  « Comment peut on avoir envie d’un enfant quand on ouvre les yeux et que l’on regarde autour de soi ? », cette question m’a été posé par une jeune fille lors d’un entretien. Cela aurait pu être un cas isolé mais non. Cette angoisse était bien là et elle faisait souvent écho à un conflit générationnel.

Les difficultés à se transmettre d'une génération à l'autre ce que l'on a acquit le temps d'une vie. Et si comme les pieuvres, nous ne nous posions plus la question et que tout ceci était génétiquement programmé. Je suis programmée à aimer l'enfant qui vient, programmée à partager avec l'autre ce qui fait que je suis, qui je suis... Nous cesserions peut être alors de nous renvoyer la balle d'une génération à l'autre, qui sait ? 

L’enchantement du Calamar n’est pas encore écrit et les entretiens viennent à peine de commencer. Je sais maintenant, grâce à l’expérience, qu’il serait bien présomptueux de dire de quoi il sera question. En revanche je sais que l’ensemble de l’équipe souhaite terminer cette trilogie en témoignant du plaisir que nous avons eu à disséquer ces petits bouts de vies que nous avons récolté et que nous aimerions partager le plus largement possible. Enchanter le monde avec ceux qui le composent.

LE DISPOSITIF

Afin de raconter notre histoire et de travailler au dévoilement de l'intime dans l’espace public, j’ai choisi un dispositif audio dont le principe est assez simple. Quatre acteurs et un musicien sont installés dans l’espace, dissimulé dans le décor du lieu ou nous jouons. Chacun d'entre eux a un micro HF et chacun des spectateurs a une paire d'écouteurs dans les oreilles ainsi qu’un récepteur FM.

Octopus est un spectacle radiophonique de rue. Le spectacle s’est construit comme une radio-fiction dont vous assistez à la réalisation en direct. Nous mixons en direct avec notre régie les sons pris en direct, les comédiens et le musicien par exemple, mais également une création sonore qui ouvre d'autres possibilités de perception que la simple réalité des faits. Des spectateurs mis sous tutelle sonore qui font face à une proximité presque indécente et qui place l’histoire au creux de leurs oreilles.  

Par ailleurs en diffusant le travail sur les ondes ou le net nous avons donc des spectateurs-auditeurs qui ne voient pas le travail. L'histoire doit pouvoir se dérouler sans images. 

 L’ESPACE

 Urbanisme : 

1- Ensemble des sciences, des techniques et des arts relatifs à l'organisation et à l'aménagement des espaces urbains, en vue d'assurer le bien-être de l'homme et d'améliorer les rapports sociaux en préservant l'environnement...

2 - Ensemble des èreglements permettant aux pouvoirs publics de contrôler l'utilisation du sol en milieu urbain.

Dans un premier temps, il faut tenter de lire l’espace et d ‘en comprendre sa construction. Puis ensuite, nous nous exerçons à mieux l’appréhender physiquement, avec un travail de mise en mouvement des corps. Pour finir nous cherchons à voir dans quelle mesure notre intervention dans cet espace peut venir générer un accident. 

"Une brèche dans l'espace contraint du monde." opus 1.

Pour nous accompagner dans cette lecture, nous travaillons avec une urbaniste de la région. Nous interrogeons la lecture qu’elle fait des espaces et nous la confrontons à notre interprétation sensible. Depuis peu, les urbanistes ont pu constater que la rencontre humaine ne peut se faire que dans l’accident. Comment alors, l’anticiper sans la déterminer et du même coup l’empêcher ? Peut-être que nous pouvons jouer le grain de sable qui va permettre une nouvelle interprétation de nos espaces de vie. 


L'équipe

Contacts

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