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Les Plaisirs du Louvre (2017)
Correspondances
Le premier gentilhomme de France, Louis XIII lui-même est aussi bien danseur, que musicien, et même compositeur. La musique constituait assurément l’un de ses principaux centres d’intérêts (peut-être au-delà de la politique même). Ainsi, la cour de France et la chambre de Louis XIII sont le miroir de toute cette vie artistique des salons : autour du roi-musicien, les musiciens de la Chambre composent une fine équipe de talents individuels qui brillent tant par leurs interprétations que par leurs compositions. Si la postérité a retenu les noms de Chambonnières, Antoine Boësset, Etienne Moulinié, ou Louis Couperin, il est fascinant de penser aujourd’hui que tous ces artistes de premier plan ont pu travailler quotidiennement ensemble !
La Nuit, l’amour, le mystère, la douleur amoureuse stylisée au travers des amours pastorales constituent autant d’ingrédients savoureux de la poétique de l’air de cour.
Parmi les grands maîtres de musique de la cour de France au XVIIe siècle, Antoine Boësset est probablement la personnalité musicale qui aura suscité le plus d’enthousiasme et de passion : ses airs sont imprimés en nombre, adaptés (voix et luth ou en polyphonie), apparaissent pour certains dans les grands ballets royaux depuis la fin des années 1610 jusque bien après sa mort en 1643. On trouve également de nombreuses parodies spirituelles de ses airs : face au succès public de ses belles mélodies, le clergé, soucieux de ramener les fidèles vers des passions moins profanes, en adaptent la prosodie pour y apposer de nouvelles paroles. On retrouve souvent les mêmes images, les mêmes évocations mais le sujet d’adoration n’est plus la jeune et fraîche bergère mais le Tout-Puissant Seigneur.
Si la thématique nocturne est omniprésente dans ce programme, il révèle également l’envers des grands ballets de cour donnés pour le Carnaval chaque année : ce sont souvent ces mêmes airs et ces mêmes musiques qui résonnaient à la fin d’hiver à la cour du Louvre, qui se retrouvent ensuite dans l’intimité des salons, et parfois même des oratoires (avec de nouvelles paroles). Il s’agissait alors de cérémonies plus intimes mais dont l’intensité et la passion demeurent un feu ardent qui brûle au milieu de toutes les nuits.
L'équipe
Distribution : Sébastien Daucé (Ensemble Correspondances) direction musicale, orgue et clavecin
Composition musicale : Antoine Boësset, Henry Du Mont, Pierre Guédron, Louis Couperin, Étienne Moulinié, Jacques de Chambonnières
Contacts
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